Alors que la campagne de boycott gagne du terrain en Tunisie, ciblant à la fois les monopoles locaux et les multinationales accusées de soutenir Israël, la décision de la Société Tunisienne d’Assurances et de Réassurances (STAR) de réduire sa participation dans la Société de Fabrication des Boissons de Tunisie (SFBT) interroge. Simple réajustement financier ou retrait stratégique face à la pression populaire ?
Un désengagement symbolique aux multiples lectures
La STAR, société d’État, a franchi en mars dernier le seuil descendant des 5% du capital de la SFBT, propriété à 52% du français Castel. Une cession minime (92 actions) mais lourde de sens :
• Un signal politique : Ce retrait intervient dans un climat où les entreprises perçues comme “trop étrangères” sont montrées du doigt.
• Un alignement discret avec la colère populaire contre la vie chère et les monopoles, la SFBT étant régulièrement épinglée pour ses prix.
• Un contexte pro-palestinien : Si la SFBT n’a pas de lien direct avec Israël, son partenariat avec Coca-Cola – marque boycottée mondialement pour ses supposés soutiens à l’État hébreu – la place dans un angle mort.
Boycott en Tunisie : colère économique et solidarité avec Gaza
Le mouvement tunisien, plus ancien que la guerre à Gaza, a pris une nouvelle dimension depuis octobre 2023 :
1. Cibles historiques : SFBT (Celtia), Délice (Danone), monopoles accusés d’étouffer le pouvoir d’achat.
2. Nouvelles cibles : McDonald’s, Nestlé, Coca-Cola, Carrefour,visées pour leur soutien présumé à Israël.
“STAR ne veut peut être pas associée à une entreprise qui cristallise tant de rejet, surtout quand la rue surveille chaque geste de l’État”, analyse un économiste sous couvert d’anonymat.
Et maintenant ?
La STAR a annoncé vouloir “poursuivre les cessions”. Une stratégie qui pourrait :
• Encourager d’autres actionnaires tunisiens (banques, fonds) à suivre.
• Affaiblir encore l’ancrage local de la SFBT, déjà dominée par Castel.
• Donner du grain à moudre aux partisans du boycott, y voyant une victoire.
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