La première rencontre des BRICS depuis l’élargissement du bloc a eu lieu récemment à Kazan, en Russie, avec la participation de dirigeants de plusieurs pays membres et alliés. Ce sommet a mis en lumière des questions cruciales concernant le développement économique, la réforme des institutions internationales et l’unité des pays émergents sur la scène mondiale.
Développement et financement : l’urgence selon Abdel-Fattah el-Sissi
Le président égyptien, Abdel-Fattah el-Sissi, a souligné que les lacunes du système international actuel ne se limitaient pas aux questions politiques, mais s’étendaient également aux enjeux économiques. « Les pays émergents souffrent de la progression du problème de la dette et du manque de financement nécessaire à la réalisation des objectifs de développement durable, » a-t-il déclaré. Il a appelé à des mesures concrètes pour instaurer un financement flexible qui puisse soutenir le développement des pays émergents, insistant sur la nécessité de mécanismes innovants pour gérer la dette.
Appel à la coopération renforcée
Le président sud-africain a également plaidé pour une intensification de la coopération entre les membres des BRICS. « Nous devons lancer des programmes de développement communs dans les domaines de l’exportation, de la coopération industrielle et de l’échange de technologies, » a-t-il insisté. Cette vision commune pourrait servir de catalyseur pour un rééquilibrage des règles commerciales, notamment par une réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
L’Éthiopie et l’unité africaine
Pour l’Éthiopie, qui a rejoint les BRICS en janvier 2024, l’unité est la clé pour renforcer l’impact du groupe sur la scène internationale. Le Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré : « Ensemble, nous pouvons défendre des réformes qui répondent aux préoccupations des pays en développement. » Il a également souligné l’importance de la représentation de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, plaidant pour une justice et une équité accrues.
Une vision d’avenir soutenue par des initiatives concrètes
Au sommet, Vladimir Poutine a proposé la création d’une plateforme d’investissement des BRICS, un outil qui pourrait soutenir les économies nationales et fournir des ressources financières aux pays du Sud et de l’Est. Il a également évoqué l’ouverture d’une bourse des céréales des BRICS, visant à stabiliser les prix et à garantir la sécurité alimentaire face aux ingérences extérieures. Cette approche pourrait répondre aux besoins pressants en matière de sécurité alimentaire, particulièrement dans le contexte actuel de volatilité mondiale.
Une présence controversée
Le sommet a été marqué par la présence du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, critiquée par l’Ukraine et ses alliés. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a dénoncé cette participation, la qualifiant de « mauvais choix » qui nuit à la réputation de l’ONU. Les tensions entre la Russie et l’Ukraine continuent de marquer les relations internationales, et la participation de Guterres a exacerbé ces tensions.
une voie semée d’embûches
Alors que les BRICS aspirent à un rôle plus influent sur la scène mondiale, ils font face à de nombreux défis, tant internes qu’externes. La question du développement, la nécessité de réformer les institutions internationales et la coopération accrue entre les membres seront essentielles pour réaliser leur potentiel. Les prochains mois s’annoncent cruciaux pour déterminer si ce bloc pourra réellement transformer ces défis en opportunités et s’affirmer comme une force incontournable dans l’équilibre des puissances mondiales. En somme, le sommet de Kazan pourrait bien être le prélude à une nouvelle ère pour les BRICS, mais la route reste semée d’embûches.